CAMPAGNE PRÉSIDENTIELLE DE
JACQUES CHEMINADE
Paris. le 17 avril 1995
Monsieur le Président du Conseil supérieur de laudiovisucl
M. Hervé Bourges
39 quai André Ciuo~n
75015 PARIS
Monsieur le Président,
Au cours de la campagne présidentielle, il a été indiqué par le Conseil supérieur de laudiovisuel que tous les candidats devaient, en principe, bénéficier dun temps égal de parole. Je me permets dappeler votre attention sur mon propre cas, car jestime quà mon égard, la règle que vous avez établie se trouve systématiquement détournée de son objet.
En effet, avant la campagne officielle, ma candidature na pas été couverte car la presse estimait malgré mes envois répétés de documents - que je ne parviendrais jamais à réunir les 500 parrainages.
Après lobtention de ces parrainages, une campagne systématique sest déclenchée pour mettre en doute les méthodes de mes amis et militants -sans le moindre succès- et pour fausser le contenu et le sens de mes idées. Tout et nimporte quoi a été dit à mon égard, mais généralement pour porter atteinte à mon honneur et à ma considération.
Ensuite, lassaut ayant fait long feu sur ce point, cest mon ami américain Lyndon LaRouche dont on a parlé, et non de moi-même, de mes idées et de mon programme. Dans laffaire LaRouche, de plus, comme sil sagissait dun procès instruit par des procureurs, tous les faits et les considérations infamants ont été retenus, sans nuances ni souci de recherche de la vérité. A plusieurs reprises, jai dû affronter des journalistes ayant rassemblé des éléments infamants sur laffaire LaRouche, et commençant leurs programmes - après des déclarations très semblables jusque dans le vocabulaire de leurs envoyés spéciaux américains - en minterrogeant de manière cynique sur mes liens avec lui, il se trouve que je suis fidèle en amitié, et que le défendre ne me gène pas; mais je suis convaincu quune campagne présidentielle française méritait un débat didées, et non laffrontement avec des procureurs.
Enfin, et cest pour cela que je madresse à vous, ces agressions verbales sont décomptées sur mon temps de parole! Cest-à-dire que ce qui est fait pour tenter de ternir mn réputation et présenter de façon confuse mes idées - et mème le temps attribué à M. LaRouche - est pris en compte sur le temps auquel jai droit pour mexprimer!
Etant bien entendu un partisan absolu de la liberté de la presse, je ne fais pas ici allusion aux journalistes en général, même ceux qui ont pratiqué à mon égard, avec dureté, une sorte de bizutage médiatique. Je retiens ceux qui ont tenté un véritable lynchage; par exemple, sur Antenne 2. dans le journal de 20 heures du vendredi 14 avril, de manière quasi systématique sur TFl, et sur France-Info le 10 avril à 18h15.
Dans tous ces cas, je me permets de faire appel à vous en vous laissant bien entendu la liberté de ~ juger: est-il normal que je sois le seul candidat dénigré, et dont lentreprise de dénigrement est retenue sur mon temps de parole?
Si votre réponse est négative, je considère que je dois récupérer mon temps de parole de ces émissions pour pouvoir parler de mes idées, ce qui est le but de toute campagne présidentielle, et de ce que je suis.
Jai donc lhonneur de vous demander de faire interrompre ce lynchage, pratiqué par une petite minorité de journalistes se mettant de lavant (re dois ajouter que les émissions sur lA2 - à l' exception de celle que je mentionne ci-dessus - sur RTL, sur Radio Monte-Carlo et en particulier sur Europe 1, Miche! Field ont été dures, mais honnêtes) De plus, je considèrerais équitable que mon temps de parole-de libre parole - soit rétabli pour les émissions qui ont été contraires à lobjet même de leur existence.
Monsieur le Président, je fais confiance à votre jugement, et jattends vos décisions. Vous en remerciant davance, je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Président, lexpression de mes sentiments respectueux.
Jacques Cheminade
candidat à lélection présidentielle
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