Cette élection présidentielle se déroule à un moment tragique de notre histoire, face à un cataclysme financier mondial Ce devrait être l’occasion de redéfinir le rôle de la France, faisant d’elle une base de grands projets pour rebâtir le monde.
Je suis candidat faute de voir ailleurs cette volonté
Les autres mentent ou se mentent à eux-mènes. Je pars au contraire de cette réalité fondamentale :
un cancer spéculatif prolifère dans le monde et y détruit le corps de l’économie. Nous sommes au coeur d’une dépression.
La question à se poser — celle que les autres ne se posent pas — est la suivante :pouvons-nous mettre en place un système économique viable qui empêchera que se brise la trame sociale, que se désintègre notre système de gouvernement représentatif et qu ‘un monde en construction aille à la guerre?
Ma
réponse est oui. A condition que nous fassions trois choses: identifier
l’ennemi, nous battre pour une nouvelle donne et faire se lever une résistance.
I - IDENTIFIER L’ENNEMI
L’on
tente de nous faire croire qu’il existe une entité suprême
appelée
« marchés
».
à laquelle il faudrait se soumettre car ce
serait l’état naturel de la société. Rien n’est plus
faux les marchés ont un visage. C 'est celui de l’oligarchie, celle
de la City de Londres et de Wall Street, de la Réserve fédérale
américaine et du Fonds monétaire international (FMI). Les
relais de leur politique sont chez nous la Direction du Trésor,
la Banque de France et le petit monde incestueux de la finance, des cabinets
ministériels et des plumitifs de Cour attitrés. Cette dictature
financière est la cause du chômage. Prétendre combattre
le chômage sans affronter cette dictature est une tromperie.
C’est
aussi une dictature de l’esprit. Elle prétend au monopole de la
pensée et impose partout l’obsession du jeu et l’appât du
gain immédiat qui avilissent et détruisent le travail humain.
Les spéculations insensées sur les produits dérivés,
le trafic de drogue et le casino de l’immobilier sont au coeur de ce système.
Je sais
qu’il y a quelques années vous ne m’auriez pas cru. Aujourd’hui,
avec ce qui arrive dans le monde (krach du Mexique, de la Barings, des
municipalités américaines...) et chez nous (chute du Crédit
lyonnais, moeurs révélées par l’affaire Tapie ou par
la «
gestion »
de
Grenoble), vous savez qu’on ne peut continuer ainsi. Quiconque
n’attaque pas d’abord cet ennemi condamne son pays à l’impuissance,
lui laisse perdre son âme et le livre aux idéologies du sol,
du sang et de la race.
C’est
pourquoi il faut changer les règles du jeu.
Il - UNE NOUVELLE DONNE POUR LA PAIX, LA CROISSANCE ET L’EMPLOI
La
France de l’an 2000. ce n’est pas une peau de chagrin mais un horizon de
croissance, l’essor de découvertes pour le bien commun. L’on peut
et doit penser grand.
Pour
cela, il faut d’abord tenir une grande querelle contre l’injustice. La
France et l’Europe doivent ainsi s’engager pour deux causes : la lutte
contre la pauvreté et le chômage, le combat pour la paix dans
le monde. Ces deux causes sont indissolublement liées, car
le moteur de la paix ne peut être que le développement économique
mutuel, seul créateur d’emplois.
Pour fixer cette nouvelle règle du jeu, je propose les engagements suivants
• Éliminer le cancer financier et mettre en oeuvre un nouveau plan Marshall Ouest-Est et Nord-Sud, réorientant les flux financiers vers les infrastructures et la production.
• Pour ce faire, il faut mettre en règlement judiciaire les agents du système monétaire et financier international actuel, qui se trouvent — en termes physiques. réels — déjà en faillite de fait. Le système est de toutes façons en train de s’effondrer; il faut agir avant que le chaos de l’effondrement ne ruine l’économie.
• Cette démarche suppose que l'État reprenne le contrôle du crédit et de l’émission de monnaie. La France doit être le fer de lance d’un effort européen pour rétablir l’initiative, la puissance et la dignité de l'État, aujourd’hui bafouées.
• Le noyau dur franco-allemand, à condition qu’il soit dégagé du contrôle monétariste de la Bundesbank et de la Banque de France, doit constituer le point de départ de ce combat, avec des politiques communes scientifiques. infrastructurelles et industrielles, et le nouveau plan Marshall pour horizon et pour vecteur, de l’Eurasie à l’Eurafrique.
•
Une défense commune fondée sur l’application de principes
physiques nouveaux, une grande politique de l’espace et un effort
massif de santé publique —
l’homme
n’est lui-même qu’aux frontières de la vie —
doivent permettre de multiplier les retombées
productives dans l’économie civile. Traçons 3 voies menant
à l 'avenir: l 'action sur la matière à distance (lasers,
faisceaux de particules), le combat pour la vie (renforcement du système
immunitaire et maîtrise de la vie cellulaire), et la production d’énergie
à faible coût et sans pertes
(fusion thermonucléaire
contrôlée et supraconductivité).
Au débat
dur la « gestion » doit se substituer à nouveau dans
notre pays un débat d’idées, un vrai débat sur
les fins de la politique. Pour cela, il faut d’abord que nous soyons
honnêtes avec nous-mêmes et arrêtions de tolérer
l’inadmissible, à la fois dans notre politique étrangère
et notre politique intérieure.
POLITIQUE ÉTRANGÈRE
1
Briser net notre nouvelle «
Entente
cordiale »avec la City
de Londres. On ne peut prétendre être une République
alors qu’on pactise avec une oligarchie qui ruine son propre pays. On ne
peut prétendre défendre la paix dans le monde avec le parti
de la guerre financière.
2 Arrêter notre sinistre complicité avec la politique de génocide en Bosnie, masquée par l’hypocrisie « humanitaire ». Je prends ici un quadruple engagement : faire lever le siège des villes bosniaques (et pas seulement Sarajevo), y compris par la force, maintenir l 'intégrité territoriale de la Bosnie-Herzégovine, empêcher le démembrement de la Croatie et faire juger les responsables du génocide. Il est faux de dire que nous n ' avons pas les moyens militaires d’imposer une paix juste, et inadmissible de jouer sur le chantage à la mort nos soldats.
Enfin,
l’essentiel : tous les États de l’ancienne Yougoslavie —
y compris la Serbie —
doivent
bénéficier de la reconstruction européenne. C’est
la dimension qui manquait aux grands travaux du plan Detors.
3
Mettre en place une commission d’enquête internationale sur le Rwanda,
destinéeà faire la lumière
sur les responsabilités intérieures et extérieures
dans le génocide, notamment anglaises et françaises.
4
Redéfinir la politique de la France en
Algérie et au Liban, en Algériepar le
soutien au
plan de paix défini à Sant’Egidio par les forces démocrates
et les patriotes «
islamistes
».
au Liban en exigeant
que cesse la double occupation Syrienne et israélienne.
5
Redéfinir notre politique africaine dans la perspective d’un accord
de coopération pour le développement de tout le continent
avec Nelson Mandela, qui dirige le pays disposant de ressources
suffisantes pour entreprendre avec nous cet effort.
6Soutenir
avec de réels moyens financiers le plan de paix au Proche-Orient,
mobilisant les technologies françaises pour relever le défi
de l’eau potable et reverdir les déserts.
POLITIQUE INTÉRIEURE
1
Avec le cadre européen et le socle anti-financier
que nous avons défini, et avec eux seuls, une hausse des salaires
en France devient non seulement possible, niais nécessaire.
Il est absurde de dire que ce sont les salaires trop élevés
qui ont causé le chômage ! Une Europe où les taux de
chômage et d’endettement croissent en même temps, où
les taux d’intérêt réels augmentent plus rapidement
que la productivité et où les revenus du capital sont détaxés
et ceux du travail écrasés, est une Europe qui va droit
dans le mur.
2
Il est absurde de prétendre qu’il faut réduire les prestations
sociales et les retraites alors que la cause réelle du «
trou
» de
la Sécurité sociale est que, depuis vingt ans, on réduit
la masse salariale dont elle dépend pour son financement. On a été
trop généreux, mais pour la rente financière Il faut,
avec la politique hardie de croissance économique retrouvée,
revenir
à une politique de logements sociaux, de refus de l’exclusion
et d’aide à la famille.
3
L’éducation nationale doit respecter et
élever les pouvoirs créateurs des enfants en leur
faisant revivre les grands moments de notre histoire et les grandes
découvertes de nos savants. Cette capacité créatrice
enrichira l’économie si l'École et l’Entreprise coordonnent
mieux et plus tôt
leurs efforts.
4
Il faut mettre en place une réelle politique d’aménagement
du territoire, et non sa caricature. Cela signifie une approche cartographique
de la France, par kilomètre carré, par ménage et par
habitant, dans laquelle tous progressent du même élan, sinon
de la même façon.
5
Il faut organiser une renaissance du monde rural et, dans le cadre
du nouveau plan Marshall, une nouvelle politique alimentaire mondiale.
Il est insensé que l’Europe impose la jachère alors
que des centaines de millions d’hommes ont besoin d’être nourris.
6 Oui, il faut une réforme fiscale, mais pour favoriser l’investissement productif et taxer les revenus de la rente financière, non pour détaxer les plus nantis et déréglementer leurs opérations. Un seul pays européen ne peut le faire ? C’est vrai, car alors l’argent ira ailleurs. C’est pourquoi la politique de tous les pays européens participant à l’Union — c’est le sens même de l’Union, donc à prendre ou à laisser — doit être de faire cette réforme, de façon concertée.
Bref,
le choix est simple veut-on continuer à laisser se gonfler la bulle
financière et se déchirer notre trame sociale, ou au contraire
investir
dans la production et le travail ?
III - RÉTABLIR LE DÉBAT D’IDÉES, FAIRE SE LEVER UNE RÉSISTANCE
Il faut
arrêter
la
dérive vers
une dictature
d’opinion, les matraquages d’une télévision
sous contrôle des « mar-chés
»
et une sondomanie généralisée.
En un mot, il faut
former des citoyens libres pour l’aventure
commune qui, seule, peut nous ouvrir les portes de l’avenir.
Mon objectif est de faire renaître une démocratie de mandat représentatif, capable de rétablir la participation de chacun à l’élaboration des politiques pour tous, donnant à chacun sa part de l’entière croissance et de l’entière connaissance de notre temps.
Pour cela,
il faut des hommesqui veulent, osent, prévoient et rompent avec
l’impuissance et qui, par leur combat, rétablissent le
respect du politique.
Je propose ici quelques exemples pour sortir de notre misère civique:
–combattre l’idéologie du succès immédiat, de la sélection du plus apte et de l’exclusion du plus faible, en éveillant les pouvoirs créateurs de tous et en retrou vant l’accord entre les consciences des individus et le bien commun
– défendre notre principe républicain de laïcité en rendant celle-ci positive, en t’enrichissant à l’école par la confrontation des expériences et des traditions religieuses et humanistes. La différence doit inspirer la curiosité plutôt que la peur, si les valeurs fondamentales sont communes;
–• rétablir les pouvoirs délibératifs de l Assemblée nationale et du Sénat, en donnant à l’opposition le pouvoir de constituer des commissions d’enquête, en empêchant le gouvernement de saturer les ordres du jour des débats et en assurant l’indépendance des parlementaires par une interdiction absolue du cumul des mandats, séparant les carrières locales et nationales et évitant un systèmede prête-noms pour déjouer la règle
–
renforcer le pouvoir judiciaire dans ses fonctions
légitimes tout en ne lui permettant pas d’empiéter en dehors.
Il faut d’abord une justice citoyenne, alors que la nôtre ne respecte
plus le principe d’égalité devant la loi elle est trop lente,
trop lointaine, trop chère et trop dépendante de l'État
et des médias. Il faut d’abord assurer l’application des textes
et des procédures existants — que
le droit ne soit plus entravé —
et
ensuite préparer un renforcement de ses moyens.
MOBILISATION
Je
sais que la petite minorité des Français installée
dans la place m’accusera d’être un utopiste irresponsable. Je lui
réponds que ce sont au contraire ses chiffres et ses calculs
comptables qui ne valent rien, absolument rien : un souffle de la crise
—
une hausse des taux d’intérêt
ou des taux de change —
suffit
à leur ôter toute valeur. L’utopie, c’est pérorer sur
le pont du Titanic.
Mon engagement est d’entraîner notre pays vers les choix les plus ouvertement audacieux, car ce sont aujourd’hui les plus raisonnables. C’est ainsi que nous pourrons retrouver tous, je l’espère, cet enthousiasme qui est amour du beau.
Vu
, le candidat Jacques Cheminade.
Qui est Jacques Cheminade?
• Né le 20 août 1941 à Buenos Aires, de famille auvergnate.
• HEC, ENA (promotion Jean jaurès), licencié en droit.
• 1969-1981 : fonctionnaire à la Direction des relations économiques extérieures (DREE) du ministère de l'Économie et des
Finances en poste à Paris et à New York.
• 1981-1995: énarque dissident, éditorialiste au journal Nouvelle Solidarité, ami du dirigeant politique américain Lyndon LaRouche.
• Auteur de Regard sur la France républicaine et d’une préface à l’ouvrage de jean jaurès, De la réalité du monde sensible.
Depuis 1992, a rédigé de nombreux articles sur les dangers de la prolifération des marchés dérivés (produits financiers
spéculatifs). Fut le premier en France à dénoncer le blanchiment de l’argent de la drogue dans ce type d’opérations financières.
•
A travaillé en France, aux États-Unis et dans
les pays du tiers monde.
Campagne de Jacques Cheminade - 12 rue Dupetit-Thouars - 75003 Paris - 42.71.37.52